Quelles associations soutenir pour aider le plus grand nombre ? Nous vous présentons ci dessous une liste d'organisations dont le travail est particulièrement impactant.
Nous listons les organisations qui ont été remarquées pour leur potentiel d'impact très élevé par des évaluateurs tels que GiveWell, Animal Charity Evaluators, et Founders Pledge (ces évaluateurs leur ont accordé du financement ou de la visibilité) ; ou bien par nos propres analyses lorsqu'il s'agit d'associations françaises.
Cette liste se concentre sur les causes de la santé et de la pauvreté dans le monde, sur la réduction de la souffrance animale, sur la réduction des risques catastrophiques globaux. Sur le sujet de l'environnement, nous listons un certain nombre d’associations prometteuses dans cette autre page, malgré la complexité particulièrement élevée de l’analyse pour ce domaine.
Mais à quel point est-il important, ou utile, de donner ? Comment identifier les meilleures opportunités ? Nous recommandons de lire la page Donner efficacement en complément de celle-ci. N'oubliez pas non plus que pour les dons déductibles des impôts en France, si vous donnez 300€ et êtes imposable, votre don ne vous coûtera que 102€ après déduction fiscale.
Si après avoir découvert les associations recommandées vous ne savez pas précisément quoi faire ou comment choisir, n’hésitez pas à nous demander une session de conseils de dons.
En savoir plus sur notre processus de sélection des organisations présentées
Les évaluateurs comme GiveWell, Animal Charity Evaluators, Founders Pledge ou encore les fonds du Centre for Effective Altruism ont historiquement mis en évidence très peu d’associations exceptionnellement efficaces qui soient basées en France. Cela est compréhensible pour différentes raisons (par exemple en raison du coût de l’aide sur le - relativement riche - territoire français). Cependant, la déduction d'impôts pour les dons, de 66% en France, peut tripler l'impact de la générosité des donateurs.
Dans ce contexte, nous avons entrepris un travail de recherche pour identifier des opportunités de dons particulièrement impactantes en France. Nous avons considéré un panel de méthodes utilisées dans d’autres pays, et celle qui s'est avérée la plus adaptée est celle de Altruisme Efficace Suède, modifiée pour notre contexte. Initialement, cette organisation a tenté de faire la liste de toutes les associations du pays. Ils ont vite réalisé que ce serait trop long et qu’ils n’avaient pas l’expertise pour faire cette évaluation. Une autre approche s'est révélée plus fructueuse : consulter un panel d'experts sur ces questions, puis vérifier, approfondir et synthétiser leurs recommandations. C'est cette méthode que nous avons adoptée, conduisant à plus d'une cinquantaine d’échanges avec des professionnels de divers domaines, nous permettant de faire émerger des recommandations - sans rivaliser toutefois avec la solidité des analyses des évaluateurs reconnus mentionnés plus haut.
Nous avons mené cette recherche dans six domaines différents (santé globale, protection des animaux, IA, biosécurité, risques nucléaires, environnement), pour retenir les organisations et initiatives ayant reçu :
- Une recommandation d’évaluateurs en capacité d’effectuer des audits (voir la liste fournie plus haut)
- Ou bien la recommandation d’experts de leur domaine pour leur efficacité dans des domaines négligés et à large échelle, et sur des typologies d’interventions prometteuses.
Il est important de souligner qu’Altruisme Efficace France n’a pas réalisé d'évaluations de terrain ou produit d'estimations de coût-efficacité ! Nous aurions aimé produire davantage de données quantitatives, mais nos ressources sont limitées et un tel travail demande au bas mot des centaines d’heures. L'évaluation de l'impact est un exercice particulièrement difficile. De ce fait, nos recommandations françaises ne sont pas aussi solides que celles des évaluateurs internationaux, bien que la déduction d'impôts dans le contexte fiscal français puisse compenser cette incertitude jusqu'à un certain point.
Le domaine de la santé globale s'est révélé particulièrement complexe : beaucoup d'acteurs, accès limité aux données pertinentes, tendance des associations à présenter leurs programmes comme un succès même en l'absence d'évaluations approfondies. Nous n’y avons pas trouvé d'experts ayant réalisé des calculs de coût-efficacité des différentes organisations. Face à ces difficultés, nous avons donc repris les recommandations de Givewell déductibles d’impôts en France. Givewell estime que leurs "top charities" sont 10 à 100 fois plus efficaces que la moyenne, même en tenant compte de la déduction d'impôts.
L'omission d'une organisation sur notre liste ne signifie pas qu'elle est inefficace. L'évaluation de l'impact d'une organisation est un processus exigeant en temps et en ressources. Par exemple, GiveWell consacre des centaines d'heures à l'analyse de chaque organisation. Étant donné la multitude des organisations existantes - plus d'un million rien qu'en France -, il est impossible d'émettre un avis sur toutes.
Il vaut mieux considérer cette liste comme une sélection d'organisations dont nous avons de bonnes raisons de croire que leur potentiel d’impact est particulièrement élevé (Giving What We Can estime que certaines interventions ont un impact dix, voire cent fois plus élevé que la moyenne). Autrement dit, nous pensons que ce sont des opportunités de dons prometteuses qui méritent votre confiance. Étant donné la fréquence à laquelle certaines organisations ont peu ou pas d'impact, il semble important d'avoir un bon niveau de confiance dans l'impact des dons.
Pour approfondir ce sujet, nous vous recommandons cet article de GiveWell qui explique pourquoi ils ne recommandent qu'un nombre limité d'organisations.
Les organisations listées ici n'ont pas toutes bénéficié du même niveau d'analyse, et notre confiance en leur impact est donc variable, bien qu'elles soient toutes prometteuses. En particulier, étant donné nos ressources limitées, les organisations françaises ont fait l'objet de moins de recherches. Pour savoir à quel niveau de détail elles ont été analysées, référez-vous à voir la mention "Profondeur de l'analyse".
Il existe une multitude de domaines d'action essentiels qui ne sont pas abordés dans nos recommandations. Cela ne signifie en aucun cas que travailler sur ces problèmes est sans impact. Par exemple, nous ne listons pas d'organisations travaillant pour venir en aide aux sans-abris, pour éviter les déchets plastiques ou lutter contre le SIDA.
Comme nous l'expliquons dans la FAQ, une question cruciale à se poser lors de la sélection des problèmes sur lesquels agir est : quelles sont les causes pour lesquelles la société consacre déjà beaucoup de ressources ? Si un problème important est largement reconnu, il est probable que de nombreuses personnes et organisations s'efforcent déjà de le résoudre. Cela signifie que si vous décidez de consacrer vos efforts à cette cause, il pourrait être plus difficile pour vous d'y avoir un impact important.
Par exemple, Givewell a mené des recherches sur des dizaines de programmes différents, de la distribution de lunettes à la contraception, et a expliqué pourquoi ils recommandent ou non de soutenir ces initiatives.
De manière générale, on peut aider les autres de manière plus efficace en choisissant de soutenir des domaines qui ne reçoivent pas autant d'attention qu'ils le mériteraient. C'est pourquoi il est souvent plus judicieux de soutenir des actions sur des sujets sous-financés. La plupart des organisations présentées ici travaillent donc sur des angles d'approche que l'on a peu l'habitude de voir.
Vous avez sûrement entendu parler de labels encourageant la confiance dans certaines organisations, comme Don en Confiance. Leur rôle principal est souvent de s'assurer que ces organisations respectent des principes de bonne gouvernance et de transparence, voire qu'elles limitent leurs dépenses en frais de collecte et de fonctionnement. Cela paraît rassurant.
Cependant, cela ne nous renseigne que très peu sur l'impact réel de ces organisations. Imaginez une association qui respecte tous les principes de bonne gouvernance, ne surpaye pas ses employés, n'a que 1% de ses fonds dédiés à ses frais de fonctionnement... mais qui fait des pompes à eau en forme de tourniquet pour enfants. Quel est son véritable impact ?
Comme nous l'avons expliqué précédemment, ce qui compte vraiment, c'est le domaine d'action de l'association, son approche, son niveau d'évaluation et de rigueur, et en fin de compte son rapport coût-efficacité. Ces éléments sont difficiles à évaluer (Don En Confiance est d’ailleurs conscient de cette limite). C'est pourquoi nous recommandons un nombre restreint d'organisations.
Nous vous encourageons à lire cet article qui explique pourquoi se baser uniquement sur la répartition du budget d'une organisation est une approche limitée. Par exemple, le fait d'investir trop peu dans les frais de fonctionnement peut souvent rendre une organisation moins efficace.
Vous vous demandez probablement : "Où sont les grandes ONG comme Médecins Sans Frontières, l'UNICEF, Oxfam, Care ou Action contre la Faim” ? Et c'est une excellente question.
Il y a de bonnes raisons de penser que ces ONG ont un impact significatif. Elles opèrent sur de nombreux fronts, dans divers pays, et ont acquis une expérience considérable. Par exemple, une initiative conjointe de l'UNICEF, du CDC et de l'OMS a presque éradiqué la polio, passant de 350 000 cas en 1988 à seulement 175 en 2019. Leurs efforts d'évaluation sont aussi plus avancés que la moyenne pour répondre aux exigences de leurs bailleurs de fonds.
Cependant, vous ne les verrez pas dans nos recommandations, voici pourquoi :
- La diversité de leurs actions rend l'évaluation complexe. Avec tant de programmes différents aux impacts variés, il est difficile d'obtenir des données techniques, comme le rapport coût-efficacité.
- Les critères de Givewell sont très stricts. Par exemple, ils ont un avis positif sur Médecins Sans Frontières, mais estiment que, d'après leurs évaluations, leurs "top charities" sont encore plus prometteuses dans leur créneau.
- Le processus d'évaluation de Givewell peut être laborieux, et toutes les ONG n'acceptent pas d'y participer. Par exemple, Givewell s'est intéressé en 2016 à l'initiative de l'UNICEF contre le tétanos maternel et néonatal, mais l'UNICEF a choisi de ne pas participer à leur processus d'évaluation.
- Les grandes ONG ont un accès plus facile aux financements publics en raison de leur taille et de leur réputation. Leur visibilité attire également plus de dons du grand public. Cela ne signifie pas qu'elles ont "trop" d'argent, mais il semble plus prometteur de soutenir des organisations plus petites, moins visibles et ayant moins de chances de recevoir des dons d'autres sources.
Notre objectif n'est pas de minimiser le travail de ces grandes ONG, mais plutôt de mettre en lumière les actions d'organisations qui pourraient bénéficier davantage de votre soutien.
Il est important de prendre en compte que dans le monde, les besoins et tendances évoluent rapidement. Cela signifie que ce qui marche à un instant T ne va pas nécessairement être impactant 5 ans plus tard. Si la malaria est éradiquée, donner à l’Against Malaria Foundation n’aura pas de sens (ses fondateurs disent d’ailleurs que la seule chose qu’ils attendent, c’est que ce jour arrive).
Pour cette raison, les évaluateurs de l’altruisme efficace mettent régulièrement à jour leurs recommandations - il y a chaque année des modifications. Giving What We Can recommande d’ailleurs de donner à des fonds plutôt qu’à des associations directement, car les fonds vont allouer leur budget à différentes organisations selon les besoins du moment.
Par ailleurs, même dans un monde qui ne changerait pas, les évolutions de nos connaissances, et les améliorations dans l’évaluation de l’impact peuvent elles aussi conduire à réévaluer ces priorités.
Les entités qui évaluent les ONG se concentrent souvent sur des organisations internationales. Malheureusement, celles-ci sont rarement basées en France, et sont donc donc rarement déductibles d’impôts pour les résidents fiscaux français. Or, il est essentiel de souligner que la déduction d'impôts pour les dons, de 66% en France, peut tripler l'impact de votre générosité pour un montant équivalent.
Dans ce contexte, nous avons entrepris un travail de recherche pour identifier des opportunités de dons particulièrement impactantes en France. Nous avons considéré un panel de méthodes utilisées dans d’autres pays, et celle qui s'est avérée la plus adaptée est celle de Altruisme Efficace Suède, modifiée pour notre contexte. Initialement, cette organisation a tenté de faire la liste de toutes les associations du pays. Ils ont vite réalisé que ce serait trop long et qu’ils n’avaient pas l’expertise pour faire cette évaluation. Une autre approche s'est révélée plus fructueuse : consulter un panel d'experts sur ces questions, puis vérifier, approfondir et synthétiser leurs recommandations. C'est cette méthode que nous avons adoptée, conduisant à plus d'une cinquantaine d’échanges avec des professionnels de divers domaines.
Nous avons mené cette recherche dans six domaines différents (santé globale, bien-être animal, IA, biosécurité, risques nucléaires, environnement). Le niveau de difficulté variait selon les sujets. En combinant cette méthode avec d'autres indicateurs (mentions par des évaluateurs internationaux, historique de succès, travail sur un sujet négligé et à large échelle…), nous avons obtenu les résultats que nous présentons ici. Il est important de souligner qu'il ne s'agit pas d'une liste exhaustive, mais plutôt des organismes les plus prometteurs que nous avons identifiés.
Les limites de cette approche
Nous n'avons pas réalisé d'évaluations de terrain ou produit d'estimations de coût-efficacité. Idéalement, nous aurions aimé produire davantage de données quantitatives, mais nos ressources sont limitées. L'évaluation de l'impact est un exercice particulièrement difficile ; de ce fait, nos recommandations françaises ne sont pas aussi solides que celles des évaluateurs internationaux, bien que la déduction d'impôts puisse compenser ce manque jusqu'à un certain point.
Le domaine de la santé globale s'est révélé particulièrement complexe : beaucoup d'acteurs, accès limité aux données pertinentes, tendance des associations à présenter leurs programmes comme un succès même en l'absence d'évaluations approfondies, et nous n’avons pas trouvé d'experts ayant réalisé des calculs de coût-efficacité des différentes organisations. Face à ces difficultés, nous avons donc repris les recommandations de Givewell déductibles d’impôts en France. Givewell estime que leurs "top charities" sont de 10 à 100 fois plus efficaces que la moyenne, même en tenant compte de la déduction d'impôts.
Santé et pauvreté
Les interventions liées à la santé et à la pauvreté sont celles pour lesquelles nous disposons des données les plus fiables. Cette liste d'organisations s’appuie sur les études de GiveWell, qui réalise un travail d’évaluation faisant aujourd’hui référence.
En savoir plus sur les enjeux et moyens d'action dans ce domaine.
Against Malaria Foundation
L'AMF facilite la distribution de moustiquaires imprégnées d'insecticides pour protéger les familles contre les moustiques porteurs du paludisme. Fortement recommandée par des organismes tels que GiveWell et Giving What We Can, l'AMF met l'accent sur l'utilisation de preuves solides pour réduire les cas de paludisme et la mortalité infantile, et a permis de sauver des centaines de milliers de vies.
Don déductible des impôts en France 💶 : Oui, voir le site français de l’association
Profondeur de l'analyse : Élevée 🔎🔎🔎
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
L'AMF s'attaque à l'épidémie de paludisme, qui cause aujourd’hui la mort de près de 400 000 personnes chaque année. Il s’agit de la première cause de décès de femmes enceintes dans le monde, et 70% des victimes sont des enfants de moins de 5 ans.
L’AMF estime qu’avant l’arrivée des moustiquaires anti-paludisme, cette maladie tuait 1 200 000 personnes chaque année - il s’agit donc d’une intervention qui réalise une vraie différence.
Quelles sont ses actions ?
L'AMF distribue des moustiquaires imprégnées d'insecticide à grande échelle, en veillant à ce qu'elles atteignent les bénéficiaires et soient utilisées correctement. Chaque moustiquaire coûte 5$, et protège en moyenne deux personnes pour deux ans. 100% des dons publics permettent d’acheter des moustiquaires.
L'organisation suit également les résultats à long terme, repassant chez les bénéficiaires pour s’assurer de la bonne utilisation, et recueille des données pour évaluer l'impact de ses actions et assurer leur efficacité. L’AMF a distribué 400 millions de moustiquaires au total - permettant de sauver des centaines de milliers de vies.
Vidéo : Distribution de moustiquaires
Pourquoi nous la recommandons
L'AMF est fortement recommandée par des évaluateurs tels que GiveWell ou Giving What We Can en raison de son approche très orientée sur l’impact et l’évaluation. Grâce à sa transparence, son engagement envers l'efficacité et son haut niveau d’exigence sur les preuves, l'AMF est considérée comme l'une des organisations les plus efficaces dans la lutte contre le paludisme.
Givewell recommande également le Malaria Consortium, qui distribue des médicaments préventifs contre le paludisme aux enfants de 3 à 59 mois. Elle n’est cependant pas déductible de dons en France. Voir la page de GiveWell dédiée au Malaria Consortium.
Helen Keller International
Hellen Keller International (HKI) soutient des programmes axés sur la réduction de la sous-nutrition et la prévention de la cécité. Leur programme phare est la complémentation en vitamine A en Afrique subsaharienne, qui améliore la vision et renforce le système immunitaire des enfants.
Don déductible des impôts en France 💶 : Non
Profondeur de l'analyse : Élevée 🔎🔎🔎
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
La vitamine A renforce la vision, prévient la cécité et renforce le système immunitaire des enfants afin qu’ils soient assez forts pour lutter contre des maladies telles que la grippe, le rhume, le paludisme et la diarrhée. Sans une quantité suffisante de vitamine A, ces maladies courantes peuvent rapidement mettre fin à la vie de l’enfant - Givewell attribue 200 000 décès d’enfants à la déficience en vitamine A chaque année.
Dans de nombreux pays, la vitamine A fait naturellement partie de l'alimentation. Mais pour de nombreuses familles vivant dans la pauvreté à travers le monde, les aliments riches en vitamine A ne font pas partie de leur régime alimentaire habituel. Parfois, ils ne sont pas disponibles, mais le plus souvent, ils sont trop chers pour les familles.
HKI indique que la supplémentation en vitamine A deux fois par an pour les enfants âgés de six mois à cinq ans "peut réduire la mortalité infantile de près d'un quart et contribuer à prévenir la cécité".
Quelles sont ses actions ?
Dans le cadre de son programme de supplémentation en vitamine A, HKI distribue des suppléments de vitamine A aux enfants à travers l'Afrique, et s'associe aux autorités locales pour faciliter la mise en œuvre du programme, fournir des fonds et offrir une assistance technique (y compris une aide au suivi, à la formation et à la budgétisation).
GiveWell estime que fournir un supplément de vitamine A à une personne dans le cadre des programmes financés par HKI coûte 1,04 €.
Une seule capsule de vitamine A administrée aux enfants deux fois par an pendant les cinq premières années de leur vie peut sauver leur vue et leur vie, pour seulement un peu plus de 1$ par dose. HKI indique que, pour la seule année 2021, elle a contribué à fournir 30,6 millions de capsules de vitamine A à des enfants de moins de cinq ans.
Vidéo : Helen Keller Intl: Helping Children Fulfill Their True Potential
Pourquoi nous la recommandons
HKI a une recommandation de GiveWell, suite à une recherche approfondie de leur part. Leur efficacité (mesurée en termes de coût-efficacité) semble encore plus élevée que celle d'autres organisations.
L'efficacité de la complémentation en vitamine A dispose de preuves solides, même si certaines incertitudes existent - il est notamment difficile de mesurer les taux de carence en vitamine A des zones ciblées (voir ici). Il est à noter qu’il existe une branche européenne, Helen Keller Europe (HKE), mais celle-ci ne permet pas de donner au programme de évalué par Givewell. De même, seul le programme de supplémentation en Vitamine A a été recommandé par Givewell, pas les autres.
New Incentives
New Incentives réalise des transferts d’argent conditionnels pour encourager les parents à vacciner leurs enfants dans les zones rurales du Nigéria, en les aidant à surmonter des obstacles tels que le coût du transport jusqu'à une clinique, ou la perte de revenus due à l'absence de travail.
Don déductible des impôts en France 💶 : Non
Profondeur de l'analyse : Élevée 🔎🔎🔎
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
New Incentives travaille au Nigéria, qui a le deuxième taux de mortalité infantile le plus élevé au monde, et un enfant sur 10 n’atteint pas 5 ans. Les enfants nés au Nigéria ont ainsi 27 fois moins de chances d’atteindre 5 ans que ceux nés au Royaume-Uni. Environ 40 % des décès d'enfants de moins de cinq ans sont dus à des maladies évitables par la vaccination.
Quelles sont ses actions ?
New Incentives estime qu'aucun enfant ne devrait mourir d'une maladie évitable et que les petites incitations financières sont un moyen éprouvé d'augmenter les taux de vaccination et de sauver des vies.
À cette fin, New Incentives distribue des primes en espèces aux personnes qui s'occupent des enfants dans les zones rurales du Nigeria lors de chacune des six visites de vaccination de routine. Ils collaborent avec les gouvernements locaux, sensibilisent sur les avantages de la vaccination, résolvent les problèmes liés à l'approvisionnement en vaccins et suivent l'impact de leurs programmes.
New Incentives a déclaré avoir effectué plus de 3,5 millions de transferts d’argent sur 5 ans, et avoir atteint plus d'un million de nourrissons.
Vidéo : 1 Million Infants Vaccinated
Pourquoi nous la recommandons
New Incentives est recommandée par GiveWell. Il existe de solides preuves de l'efficacité du programme avec l'augmentation des taux de vaccination et la prévention des maladies. New Incentives a également reçu plusieurs subventions de l'Open Philanthropy depuis 2014.
StrongMinds
La dépression est un problème majeur qui touche 280 millions de personnes dans le monde, surtout des femmes, mais peu de traitements sont disponibles dans les pays à faible revenu. StrongMinds offre des traitements contre la dépression en Afrique sub-Saharienne pour fournir des thérapies permettant aux patients de guérir. Certaines interrogations subsistent néanmoins, et nous sommes en train de réévaluer cette recommandation (voir le détail).
Don déductible des impôts en France 💶 : Non
Profondeur de l'analyse : Moyenne 🔎🔎
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
StrongMinds travaille sur la dépression, un problème majeur touchant 280 millions de personnes dans le monde. Pour les femmes africaines - touchées de manière disproportionnée par rapport aux hommes - elle est l'une des principales causes de handicap. Pourtant, 85% des personnes dans les pays à faible revenu ne reçoivent pas de traitement.
Quelles sont ses actions ?
StrongMinds fournit des traitements contre la dépression, en donnant un accès gratuit à des thérapies de groupe basées sur la parole aux communautés de patients en Afrique sub-Saharienne. Ils offrent également un soutien continu pour prévenir les rechutes. Les femmes traitées peuvent fournir un support plus important à leur famille et leurs enfants, améliorant la situation de toute la famille.
StrongMinds propose des thérapies de groupe gratuites aux femmes et aux adolescentes en Afrique subsaharienne. Elle touche ces individus grâce à la téléthérapie, à de l'éducation à large échelle et des partenariats, traitant ainsi des dizaines de milliers d'individus chaque année.
Les personnes qui ont suivi la thérapie StrongMinds ont obtenu des réductions significatives des symptômes de la dépression.
Lorsqu'une femme se remet d'une dépression, elle peut mieux contribuer au soutien de sa famille. Ses enfants mangent plus régulièrement et vont plus souvent à l'école. Pour chaque femme qui rétablit sa santé mentale, c'est tout un foyer qui en bénéficie.
Les femmes qui participent aux groupes de thérapie restent souvent en contact après la fin du traitement. Nombre d'entre elles indiquent qu'elles ont désormais quelqu'un vers qui se tourner pour obtenir un soutien social et émotionnel. Elles sont également plus à même de reconnaître les signes de dépression chez elles-mêmes et chez les autres et de déployer les outils émotionnels que StrongMinds leur a enseignés pour prévenir de futurs épisodes dépressifs.
Vidéo : StrongMinds: From Depression to Recovery
Pourquoi nous la recommandons
Le domaine de la santé mentale est souvent négligé dans la lutte contre les maladies, mais offre des résultats significatifs en termes de bien-être.
L’association StrongMinds fait l’objet de recommandations d’évaluateurs comme Founders Pledge et le Happier Lives Institute. Ce dernier a notamment basé ses conclusions sur une méta-analyse de l’impact de la psychothérapie dans les pays à faible revenu. Néanmoins, Givewell estime que les organisations qu’elle recommande ont un impact encore plus important. Il y a donc encore certaines interrogations et divergences d’opinion sur les plans technique et philosophique.
Sur le plan technique, mesurer l'étendue des résultats obtenus dans la lutte contre la dépression est un projet complexe. Le Happier Lives Institute procède actuellement à une réévaluation de l'efficacité de StrongMinds, pour intégrer de nouvelles données et corriger certaines erreurs antérieures pour une analyse plus précise. Par exemple, ils visent à mieux intégrer les biais de publications dans leurs calculs, et réduisent l’importance qu’ils accordent aux effets de bord (l’impact positif sur les autres membres du foyer). Nous mettrons à jour cette recommandation selon ces résultats. Pour l'instant, ces analyses montrent un effet moins important qu'initialement estimé.
Malgré ces questionnements, Givewell considère tout de même que l'impact de StrongMinds est probablement supérieur à celui de GiveDirectly, l’une des organisations de lutte contre la pauvreté les plus efficaces, et qu'ils ont recommandée jusqu'en 2022.
Les questionnements philosophiques, eux, portent sur la comparaison entre les interventions visant à sauver ou prolonger des vies (par exemple en luttant contre les maladies), et celles visant à améliorer la qualité de vie (par exemple en luttant contre la dépression). GiveWell considère généralement que des organisations comme Against Malaria Foundation (AMF), visant à sauver des vies, ont un plus grand rapport “coût-efficacité” que celles comme StrongMinds, dont l'objectif est d'améliorer la qualité de vie. Pour effectuer cette comparaison, GiveWell utilise des "poids moraux" (basés sur des enquêtes auprès de ses donateurs, ses employés, et d’une étude sur des personnes vivant dans un pays à faible revenu), tandis que le Happier Lives Institute se base sur l'impact sur le bien-être, quantifié en WELLBYs, selon les autoévaluations des bénéficiaires. Voir cet article pour des comparaisons entre StrongMinds et l’AMF selon différents critères. Ces débats sont importants mais impliquent des questions philosophiques complexes.
Etant donné ces incertitudes, nous procédons à une mise à jour de notre analyse, mais nous avons de moins en moins confiance en la possibilité que StrongMinds rivalise avec AMF.
Malgré ces questionnements, StrongMinds est une des organisations disposant de bons indicateurs d'efficacité dans le domaine de la santé mentale.
Organisation pour la prévention de la cécité (OPC)
L'OPC est une ONG française qui travaille dans le domaine de la santé oculaire en Afrique francophone. Leurs actions se concentrent notamment sur la lutte contre les maladies tropicales négligées afin de prévenir la perte de vue chez un grand nombre de personnes. Note : Il ne s'agit cependant pas d'une recommandation directe de Givewell (voir le détail).
Don déductible des impôts en France 💶 : Oui, voir cette page de campagne dédiée
Profondeur de l'analyse : Moyenne 🔎🔎
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
Dans le monde, 253 millions de personnes sont malvoyantes, et 36 millions sont aveugles. Le risque de cécité est 5 à 10 fois plus élevé dans les pays en développement que dans les pays industrialisés. En Afrique subsaharienne, une personne sur 20 est malvoyante. Nombre de ces cas sont causés par des Maladies Tropicales Négligées (MTNs), comme le trachome, la schistosomiase ou l’onchocercose (cécité des rivières). Ces maladies peuvent être contrôlées par une distribution à grande échelle de médicaments dont l’efficacité à été éprouvée.
L’OPC travaille en Afrique francophone, qui est souvent négligée par les acteurs du développement international - ils sont particulièrement actifs au Tchad sur les MTNs.
Quelles sont ses actions ?
L'OPC participe à la définition, la mise en place, au suivi et à l'évaluation de programmes de santé oculaire dans plusieurs pays d'Afrique francophone, en coordination avec les Ministères de la Santé. Ils distribuent également des médicaments, veillent à leur bonne distribution, forment le personnel local, effectuent un suivi et réalisent parfois des interventions chirurgicales.
Dans le cadre de leur programme portant sur les Maladies Tropicales Négligées, l’OPC a fourni 48 000 000 de traitements sur une période de 10 ans, dispensés à 7 millions de personnes. 66 centres de santé ont été équipés et pérennisés, et 144 000 chirurgies ont pu être réalisées.
Pourquoi nous la recommandons
L'OPC n'a pas été recommandée directement par Givewell, mais elle collabore au Tchad avec Sightsavers, une organisation qui a quant à elle été recommandée par Givewell jusqu'en 2022, et qui reçoit régulièrement des financements de leur part. L’OPC a donc dû remplir des documents de Givewell dans le cadre de ce partenariat, et reçu un soutien via Sightsavers. L’OPC est également reconnue comme « acteur non-étatique » de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ce qui est rare pour une structure de sa taille.
Il est à noter cependant qu’à cause de cet aspect indirect, il est probable que ce programme ne soit pas au même niveau d’impact que les recommandations ‘top charities” de Givewell mentionnées ci-dessus - il s’agit en effet d’une barre très élevée. De plus, même si elle l'a été jusqu'en 2022, l'ONG Sightsavers n’est plus une "top charity" de Givewell, cette dernière ayant recentré son focus sur des interventions avec moins d’incertitudes - même s’ils ont précisé que le programme en question reste solide.
Néanmoins, l’OPC peut se révéler être une organisation pertinente pour les donateurs qui veulent lutter contre la cécité et qui veulent soutenir une organisation française.
Family Empowerment Media (FEM)
Family Empowerment Media (FEM) cherche à éliminer les décès maternels et les autres problèmes de santé liés aux grossesses non désirées, en travaillant sur la diffusion de l’information des méthodes de contraceptives efficaces. Elle utilise ainsi la radio pour diffuser des messages d’information sur la contraception.
Don déductible des impôts en France 💶 : Non
Profondeur de l'analyse : Moyenne 🔎🔎
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
218 millions de femmes sexuellement actives dans les pays à revenu faible ou intermédiaire n'utilisent pas de contraceptifs efficaces bien qu'elles veuillent éviter une grossesse. Ce besoin non satisfait se traduit par 111 millions de grossesses non désirées et 70 000 décès maternels par an. Un décès maternel sur cinq survient au Nigeria, où le manque de connaissances est l'une des principales raisons de la non-utilisation des contraceptifs. Pour les femmes du Nigeria, le risque de mourir d'une complication liée à la grossesse au cours de leur vie est de 1 sur 22. Il a également été démontré que l'accès à la contraception aide les femmes à rester plus longtemps à l'école, à améliorer leurs perspectives d'emploi et à avoir un meilleur salaire.
Quelles sont ses actions ?
FEM produit et diffuse des campagnes radiophoniques sur la planification familiale afin de donner aux personnes qui souhaitent retarder ou prévenir une grossesse la possibilité d'utiliser systématiquement des moyens de contraception. L’association mène des recherches approfondies pour mieux connaître ses auditeurs cibles, les obstacles qu'ils rencontrent dans l'adoption de la contraception et la manière dont ils consomment les médias.
FEM produit des contenus attrayants, éducatifs et divertissants à diffuser plusieurs fois par jour à la radio. Dans de nombreux pays, elle est la forme de média la plus écoutée.
En 2021, FEM a ainsi touché 5,6 millions d'auditeurs jusqu'à 870 fois dans le cadre d'une campagne pilote de trois mois dans l'État de Kano. Au cours d'une période coïncidant avec l'intervention de FEM, l'utilisation de contraceptifs à Kano a augmenté de 75 % parmi toutes les femmes, ce qui correspond à 250 000 nouvelles utilisatrices de contraceptifs. Encouragée par ces résultats, FEM a lancé une campagne de déploiement de neuf mois à Kano et des campagnes de courte durée (une à deux semaines) dans onze autres États, touchant ainsi un total d'environ 32 millions de personnes. FEM diffuse actuellement une deuxième campagne de neuf mois à Kano et prépare un essai contrôlé randomisé de son intervention pour en évaluer l’impact.
Pourquoi nous la recommandons
Bien qu’il reste des incertitudes que l’essai contrôlé randomisé permettra de préciser, FEM est soutenue par Givewell. Founders Pledge a réalisé une étude du rapport coût-efficacité, qui a révélé un rapport coût-efficacité environ 22 fois supérieur à celui des transferts d’argent inconditionnels, une des manières les plus efficaces de lutter contre la pauvreté. Rethink Priorities a également publié un projet de recherche sur le travail de FEM, suggérant que l’association pourrait avoir jusqu'à 60 fois plus d’impact dans le nord du Nigeria que les transferts d'argent inconditionnels.
Pour aller plus loin, vous pouvez retrouver davantage d’informations (en anglais) sur ce post du forum Altruisme Efficace et sur la page dédiée de Giving What We Can.
Réduire la souffrance des animaux
Nos recommandations d’organisations visant à réduire la souffrance animale s’appuient sur les évaluations d’Animal Charity Evaluators. La plupart de celles-ci visent à réduire le nombre d’animaux d’élevage, ou à améliorer leurs conditions de vie. En savoir plus sur les enjeux et moyens d'action dans ce domaine.
The Humane League
The Humane League vise à réduire la souffrance des animaux d’élevage. Par leurs campagnes, ils influencent les pratiques de certaines des plus grandes entreprises de l’agro-alimentaire dans le monde, et cherchent à obtenir des lois ambitieuses. Ils estiment qu'un don d'à peine 2.40€ permet de sauver une poule d'une vie en cage.
Don déductible des impôts en France 💶 : Non
Profondeur de l'analyse : Élevée 🔎🔎🔎
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
The Humane League (THL) s'adresse au problème de la souffrance des animaux élevés pour l'alimentation. 94% des animaux d'élevage vivent dans un élevage intensif - soit environ 130 milliards d'animaux terrestres vivant chaque jour dans des conditions terribles.
Quelles sont ses actions ?
The Humane League travaille activement à travers des changements institutionnels et individuels. Plus précisément, THL :
- Exerce une pression sur les entreprises et les corporations pour améliorer les normes de bien-être des animaux. Ils ont poussé plusieurs centaines d’entreprises à stopper l’élevage de poules en cages, incluant des grands noms tels que KFC, Sodexo, Pizza hut ou PepsiCo.
- Adopte une approche très axée sur la collaboration. Elle forme d’autres organisations de protection des animaux, partage des ressources et travaille à rendre le mouvement plus efficace.
- Promeut des campagnes d'entreprise à l'échelle internationale grâce à son travail avec l'Open Wing Alliance, fondée en 2016, et qui vise à améliorer les normes de bien-être des poules.
Vidéo : The Humane League: Getting to the heart of our mission
Pourquoi nous la recommandons
The Humane League est recommandée par Animal Charity Evaluators depuis 2012, en raison de son efficacité prouvée dans le domaine. Ils soulignent l'impact positif de ses campagnes d'entreprise et de son travail collaboratif. De plus, THL a joué un rôle important dans le renforcement du mouvement de protection des animaux dans le monde, en formant et en collaborant avec d'autres organisations. Par exemple, L214 a reçu des formations de leur part et fait partie de l’Open Wing Alliance.
D'après leur étude d'impact, ils estiment qu'un don de 2.63$ (environ 2.40€) permet de sauver une poule d'une vie en cage. Ils ont obtenu ce nombre en comptabilisant les engagements des entreprises obtenus grâce à leurs campagnes, comparé au budget nécessaire. Il s'agit d'une estimation basse, qui prend en compte l'incertitude. Les conditions hors cages restent loin d'être idéales, mais cela réduit fortement leur souffrance. De plus, ce n'est pas seulement une poule, mais également toutes celles qui vivront après elles, et qui pourront étendre leurs ailes quand celles qui les précédaient ne le pouvaient même pas.
Good Food Institute
Good Food Institute (GFI) est une ONG qui œuvre pour améliorer le système alimentaire en développant et en promouvant des alternatives végétales et cellulaires aux produits d'origine animale. Ils disposent par ailleurs d’une branche européenne basée à Bruxelles.
Don déductible des impôts en France 💶 : Non
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Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
Selon l'ONU, la production mondiale de viande devrait augmenter de moitié, voire doubler d'ici 2050 - pourtant, la littérature scientifique indique clairement l’impact négatif de la surconsommation de viande sur l'environnement et sur les animaux.
L’ambition du GFI est de développer une feuille de route pour une alimentation en protéines durables. L'organisation s'efforce d'identifier les solutions les plus efficaces, de mobiliser des ressources et des talents, et d'autonomiser les partenaires de l'ensemble du système alimentaire pour rendre les protéines alternatives accessibles, abordables et délicieuses.
En plus de réduire le nombre d'animaux en élevage intensif, le GFI est convaincu que la transformation du système alimentaire contribuerait à réduire les risques de pandémies, à nourrir davantage de personnes et à avoir un impact positif sur le climat.
Quelles sont ses actions ?
Le GFI travaille à bâtir "un monde où les protéines alternatives ne sont plus alternatives". À cette fin, l’organisation :
- Promeut la recherche scientifique sur les alternatives végétales et cellulaires aux produits d'origine animale
- Travaille à faire changer les politiques publiques, notamment en obtenant des financements publics pour la recherche sur les protéines alternatives, et en plaidant en faveur d'une réglementation et d'un étiquetage approprié pour ces protéines
- Réalise des partenariats avec des entreprises et des investisseurs pour faire grandir les secteurs de l’alimentation végétale et cellulaire
Pour comprendre précisément ce qu’est l’agriculture cellulaire, voir ce site en français.
Vidéo : Why plant based meat is a scalable solution to feed the world | Bruce Friedrich
Pourquoi nous la recommandons
Plusieurs évaluateurs de confiance ont recommandé The Good Food Institute :
- Animal Charity Evaluators a souligné l'efficacité de ses interventions, notamment la recherche, le travail politique et les actions auprès des entreprises
- Founders Pledge les recommande également
- Étant donné l’impact considérable de l’élevage sur l’environnement, Giving Green estime qu’il s’agit de l’une des organisations les plus pertinentes à soutenir pour le climat
Wild Animal Initiative
Wild Animal Initiative travaille à créer un domaine universitaire consacré au bien-être des animaux sauvages. Ils réalisent des recherches et communiquent sur l’importance de ce domaine au niveau public et académique, et l’importance d’identifier des solutions pertinentes pour réduire la souffrance des animaux sauvages.
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Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
Les animaux sauvages sont beaucoup plus nombreux que les humains. WAI estime que pour chaque humain, il y a au moins 1 000 vertébrés sauvages et au moins 100 millions d'arthropodes terrestres. Nous avons en tête les animaux adultes, mais ils représentent un nombre limité d’individus : la majorité des animaux meurent de faim alors qu’ils sont très jeunes. L'organisation estime que si nous pouvons apporter des changements qui aident ne serait-ce qu'une fraction de ces animaux, nous aurons amélioré la vie d'un grand nombre d'individus.
La question de la souffrance des animaux sauvages est un problème méconnu, mais pourtant très important. Le sujet étant complexe, il n’est pour l’instant pas clair quelles sont les interventions pouvant être réalisées, d’où l’importance de la recherche. Ce site web fournit un bon résumé (en français) du sujet : https://wildanimalsuffering.org/fr/
Quelles sont ses actions ?
La mission de WAI est de "comprendre et améliorer la vie des animaux sauvages". À cette fin, l’organisation :
- Effectue des recherches sur le bien-être des animaux sauvages et identifie des priorités de recherche dans ce domaine relativement nouveau
- Soutient les scientifiques, experts, universitaires et bailleurs de fonds du domaine
- Identifie et partage les pistes de recherche possibles, et forme des liens avec des domaines plus établis
Vidéo : Wild Animal Welfare - Brown University Effective Altruism Seminar
Pourquoi nous la recommandons
Animal Charity Evaluators a mené une évaluation approfondie mettant en évidence leur efficacité. WAI travaillent dans un domaine important et négligé, avec un angle d’approche pertinent. Ils ont également une stratégie solide et une culture organisationnelle saine.
Faunalytics
Faunalytics maintient la plus grande base de données de recherche liée à la protection des animaux. Elle aide les organisations de protection des animaux à améliorer leur impact, et produit de nouveaux travaux de recherches.
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Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
Faunalytics reconnaît que le mouvement de protection des animaux manque de travaux de recherches pouvant orienter ses actions, et que de nombreuses organisations n'utilisent pas efficacement les recherches disponibles.
Faunalytics se concentre spécifiquement sur les animaux d'élevage, parce que la majorité des plus de 200 milliards d'animaux abattus chaque année dans le monde sont élevés dans des élevages intensifs.
Quelles sont ses actions ?
Faunalytics aide les défenseurs de la protection des animaux en leur fournissant un accès à des recherches, des analyses, des stratégies et des messages qui maximisent leur efficacité dans la réduction de la souffrance animale. Leurs actions incluent :
- Maintien d'une bibliothèque de plus de 4 500 articles de recherche
- Collaboration avec des organisations sur des projets de recherche de façon à améliorer l'efficacité de leur travail
- Réalisation de nouvelles recherches dans des domaines où il y a des lacunes importantes
Vidéos : About Faunalytics
Pourquoi nous la recommandons
Faunalytics a fait l’objet d'une évaluation approfondie de Animal Charity Evaluators. Leur évaluation met en évidence le bon rapport coût-efficacité de Faunalytics et la pertinence de leurs programmes. Ils estiment que les rapports de Faunalytics ont le potentiel d'influencer les priorités, d’améliorer la mise en œuvre des interventions et de faire avancer le domaine de la protection des animaux.
Organisations françaises de protection des animaux
Les organisations suivantes ont fait l’objet d’une recherche de notre part visant à identifier les opportunités de dons en France. Notre processus de recherche étant moins fouillé que celui des évaluateurs internationaux, nous ne pouvons pas garantir d’atteindre le même niveau d’impact que les recommandations précédentes (voir la section ci-dessus "Notre processus de sélection des organisations françaises"). Néanmoins, les organisations suivantes ont l’avantage d’être déductibles fiscalement en France.
Note : L214 a un fort impact et a reçu des commentaires très positifs des évaluateurs, mais nous avons décidé de recommander des organismes qui ont plus de contraintes en termes de financements.
Assiettes Végétales
Assiettes Végétales végétalise les menus de la restauration collective française. Elle collabore avec l’ensemble du secteur pour sensibiliser les décideurs et décideuses, insuffler une dynamique globale et former les professionnel·les à une offre plus végétale. Plusieurs millions de repas ont déjà été changés grâce à son action. Un don de 100€, soit 33€ après déduction fiscale, permet de sauver plusieurs dizaines de vies animales et d'éviter plus d'une tonne de CO2.
Don déductible des impôts en France 💶 : Oui
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Attention, l’association est en train de revoir sa stratégie avec un objectif clair d’aller chercher encore plus d’impact. Assiettes Végétales pourrait communiquer prochainement des réajustements d’activité significatifs au cours du second semestre 2024. Nous sommes très enthousiastes par rapport à cette ambition. Cependant, il faut donc noter que si l’association choisit de faire évoluer son activité, il faudra un certain temps pour que ses résultats puissent être analysés. Pour contribuer à financer ce travail de réflexion stratégique spécifiquement, l’association a mis en place une campagne dédiée.
Notre recommandation jusqu’à maintenant (nous la retirerons si un changement stratégique a lieu) :
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
La restauration collective produit 4 milliards de repas par an en France, et est assidûment fréquentée par la majorité des étudiant·es et élèves (60% des enfants y mangent au moins 4 fois par semaine). Elle propose très majoritairement des repas contenant de la viande ou du poisson, à l’encontre des recommandations de santé publique et de la nécessité de réduire son bilan carbone.
Néanmoins, les décideurs et décideuses peinent à changer leurs pratiques, tandis que les professionnel·les (chef·fes de cantines, diététicien·nes, gestionnaires) manquent de formation. Une “bonne” option végé au sens nutritionnel et gustatif reste difficile à trouver, ce qui en fait un manque à combler.
Quelles sont ses actions ?
L’organisation sensibilise les acteurs de la restauration collective et les implique en mettant en avant les structures exemplaires et les bénéfices pour le climat. Le Crous de Rennes-Bretagne, accompagné et labellisé par l’association, s’est ainsi fortement engagé : 50% des 4 millions de repas annuels servis dans ses restaurants universitaires sont végétariens.
Parmi ses modalités d’accompagnement, l'organisation forme et accompagne les chef·fes de cantines scolaires, universitaires, médicales et d’entreprise vers une offre plus végétale. Cibler les professionnel·les et collectivités permet d’avoir un impact sur plusieurs millions de repas par an. Elle fournit également des recettes végétales clés en main en gardant à l’esprit un aspect crucial : des plats attrayants visuellement et gustativement, équilibrés et nourrissants.
Pour diffuser les menus végés dans toute la France, Assiettes Végétales mène une campagne de plaidoyer politique pour pousser la législation vers l'augmentation de la fréquence des options végétariennes, en sensibilisant les député·es, sénateurs·rices et ministères, en les mobilisant sur cet enjeu et en présentant les bonnes pratiques locales ainsi que les fruits de son travail sur le terrain.
En plus de la réduction de la souffrance animale, l’action de l’organisation a un bilan très positif pour l’environnement. D’après Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du GIEC, la végétalisation de l’alimentation individuelle est le moyen le plus efficace de réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à l’alimentation, tout en préservant les ressources naturelles (eau, sols et forêts). Elle ainsi a ainsi soutenu leur action. En 6 mois, le Crous de Rennes-Bretagne a ainsi pu économiser 1100 tonnes d’émissions carbone grâce aux menus végés, soit l’équivalent de plus de 150 fois le tour de la Terre en voiture.
Vous pouvez retrouver leur étude d'impact ici, dont l'estimation basse indique qu'un don de 100 € sauve entre 78 et 171 vies animales, soit 33€ après déduction fiscale. Ils peuvent aussi éviter une tonne de CO2 pour 55€, soit environ 18€ après déduction fiscale - sans compter les bénéfices sur la biodiversité et la déforestation.
Notre page environnement permet d'en savoir plus sur les impact positifs de la végétalisation de l'alimentation sur la biodiversité et le climat.
Pourquoi nous la recommandons
Assiettes Végétales représente une organisation qui a été considérée comme top charity en 2019 par Animal Charity Evaluators, et a été fortement recommandée par les professionnels du secteur avec lesquels nous avons pu échanger. Ces derniers ont souligné le professionnalisme de l'organisation et la qualité de son travail.
Assiettes Végétales a obtenu des résultats et démontré sa capacité à s'adapter et remettre en question ses stratégies. De plus, en mettant en avant des collectivités et pratiques alimentaires exemplaires, son travail exerce une influence culturelle positive sur le long terme. Certaines incertitudes ont été soulevées, liées au fait que former toutes les cantines en France est complexe et peut prendre du temps (d’où, en partie, leur focus récent sur le travail politique, à plus forte rentabilité directe), ou que leur travail d’évaluation de leur impact pourrait s’améliorer. Mais de manière globale, leur approche est prometteuse et leurs actions ont déjà obtenu des résultats tangibles.
Convergence Animaux Politique
CAP est une initiative qui rassemble et soutient les ONG de protection animale dans leurs actions de plaidoyer, pour faire évaluer les lois en faveur des animaux. Ils ont notamment réussi à faire passer une loi contre la maltraitance animale en 2021.
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Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
Avant la création de CAP, les organisations de protection des animaux voulant faire passer une loi devaient apprendre tout ce qui est associé à la production juridique et politique : comment créer une proposition de loi, mettre en place un réseau de personnalités politiques... Tout ce travail devait ensuite être recommencé par les autres associations voulant faire la même chose.
L’objectif de CAP est de capitaliser sur les actions de plaidoyer déjà existantes et de créer un réseau d'alliés politiques pour soutenir les demandes des associations de protection animale.
Quelles sont ses actions ?
CAP organise des rencontres entre les ONG et les décideurs politiques, qui réunissent en moyenne une trentaine de parlementaires, collaborateurs et élus locaux. Ils organisent également des rendez-vous parlementaires et ministériels (près de 300 en 6 ans) afin de sensibiliser les politiciens à la question animale. Ils proposent des projets de loi, font poser des questions au gouvernement et soumettent des amendements (32 déposés en 2022). CAP vise à fournir une expertise politique aux associations qui n'ont pas les moyens de mener ces actions directement à grande échelle, et à les former.
Elle a réussi à faire adopter des lois importantes, comme la loi contre la maltraitance animale en 2021, après plusieurs années d'efforts. CAP a également contribué à la mise en place de mesures concrètes dans le plan de relance post-Covid du gouvernement.
Pourquoi nous la recommandons
CAP a été recommandée par plusieurs sources pour son travail efficace de plaidoyer. Elle a été soutenue par Animal Charity Evaluators, et a reçu des retours très positifs des professionnels du secteur avec lesquels nous avons pu échanger. Dans virtuellement tous nos échanges, CAP a été recommandée avec des termes très élogieux pour qualifier leur travail.
Il est important de reconnaître que le travail politique comporte des incertitudes - faire changer les lois n’est pas immédiat, et nombre de projets de lois que l’association porte ne sont pas dirigés sur les animaux d’élevage. Néanmoins, cela fait partie du processus pour obtenir des changements légaux de grande ampleur dans une approche de long terme.
CAP a réussi à obtenir des résultats, et leur angle d’approche comble un manque dans le mouvement. Le sujet de la protection des animaux est pris en compte de manière bien plus importante par les politiques depuis la création de CAP - il y a 10 ans, seule une poignée de députés s’exprimait fortement sur le sujet.
PAZ
PAZ réalise des campagnes pour faire avancer les pouvoirs publics sur notre rapport aux animaux. Ils combinent le levier municipal de manière complémentaire à l'échelon national, amenant les communes et les parlementaires à prendre position contre certaines pratiques.
Don déductible des impôts en France 💶 : Oui
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Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
PAZ à pour mission d’améliorer notre rapport aux animaux. L’association mène de nombreuses campagnes sur des sujets tels que :
- La pêche au vif, qui consiste à utiliser un animal vivant comme appât, souvent un poisson. Cette pratique implique la plupart du temps de lui percer la bouche ou le dos avec un hameçon et de le laisser transpercé des heures durant à la merci des prédateurs, causant des souffrances extrêmes.
- L’empoissonnement des rivières, une pratique consistant à relâcher des millions de poissons d’élevage (truites, brochets…) dans des cours d’eau juste avant ou pendant la saison de la pêche, pour être attrapées par les pêcheurs. Ces poissons ne sont pas adaptés à la vie sauvage, et le transport en camion s’avère souvent traumatisant.
- Les animaux liminaires, soit les animaux vivant en liberté dans l'espace urbain, comme les rats ou les pigeons. Dans de nombreuses villes, les pigeons sont attrapés avant d’être gazés. Quant aux rats, ils sont tués massivement avec des méthodes très cruelles (rodenticides, pièges à colle, pièges à alcool/noyade…).
Quelles sont ses actions ?
PAZ cherche à sensibiliser les pouvoirs publics et la population à la nécessité de changer nos pratiques et de mieux considérer ces animaux. Elles mènent des campagnes médiatiques, éduquent sur le sujet, et engagent des actions au niveau municipal pour faire avancer ces enjeux. L’engagement qu’elles parviennent à obtenir au niveau local semble complémentaire à l’échelon national: les mobilisations de rue et les demandes d’élus locaux permettent de faire exister le sujet dans la presse, un prérequis pour être relayé par des députés et le rendre visible au niveau du gouvernement.
PAZ a ainsi obtenu le soutien de plusieurs communes contre la pêche au vif, dont les métropoles de Paris et de Grenoble. Elles sont également à l'origine de nombreuses questions écrites à l'Assemblée nationale et au Sénat, formulées par plusieurs dizaines de parlementaires.
Par rapport aux animaux liminaires, PAZ a poussé plusieurs communes pour qu’elles cessent le gazage des pigeons. Elle fait également campagne contre l’empoisonnement des rats, promouvant plutôt des alternatives non létales - un groupe de travail sur le sujet à Paris va s’ouvrir suite à leur action.
Avec cette approche, PAZ a ainsi réussi à obtenir des victoires concrètes lors de campagnes passées, telles que l'interdiction des animaux sauvages dans les cirques, et, d’après nos interlocuteurs, a joué un rôle important dans l’adoption de la loi contre la maltraitance animale.
Pourquoi nous la recommandons
PAZ aborde des problématiques souvent délaissées mais qui touchent un grand nombre d’animaux, telles que celles des poissons ou des animaux liminaires. Elle combine différents leviers lors de ses actions, et contribue à soulever ces sujets dans le débat public en obtenant une forte couverture médiatique. Il s’agit par ailleurs d’une des seules organisations dans ce domaine qui utilise l'angle municipal de manière complémentaire à l'échelon national. L’organisation a également eu un soutien de Animal Charity Evaluators, en 2019, 2023 et 2024.
Il est toujours difficile d’évaluer l’impact d’actions ayant lieu à un niveau culturel et politique, mais au vu de leur rôle dans l’adoption de lois comme celle contre la maltraitance animale, les actions menées par PAZ semblent particulièrement prometteuses.
Journée mondiale pour la fin de la pêche
L’association La question aquatique organise chaque année une journée mondiale pour la fin de la pêche et des élevages aquacoles (WoDEF - World Day for the End of Fishing). Leur objectif est de mobiliser un grand nombre d'organisations pour que celles-ci développent, au-delà de cette seule journée, des campagnes permanentes axées sur la prise en compte et la réduction de la souffrance des animaux aquatiques.
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Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
La pêche tue chaque année un nombre gigantesque d’animaux : l’aquaculture, à elle seule, est responsable de la mise à mort de 700 à 1900 milliards d’animaux aquatiques chaque année, principalement des poissons. En comparaison, le total des animaux vertébrés terrestres tués chaque année représente 73 milliards d’animaux (dont 69 milliards de poulets).
Environ 25 % des prises mondiales sont rejetées à l’eau – mortes, blessées ou bien extrêmement affaiblies – parce que trop petites ou non recherchées. Les conditions de mise à mort sont loin d’être indolores - les poissons sont souvent asphyxiés sur le pont du bateau ou ils peuvent agoniser pendant plusieurs heures, parfois éviscérés à vif.
L’aquaculture soumet également les poissons à des conditions de vie insoutenables, parquant des milliers de poissons dans des bacs en béton ou des filets en pleine mer : forte densité, maladies, stress, parasites… Environ 15 % des saumons meurent durant l’engraissement.
Quelles sont ses actions ?
La question aquatique organise chaque année une journée mondiale dédiée à la sensibilisation et à la mobilisation contre la pêche et l’élevage des poissons, crustacés et céphalopodes (WoDEF - World Day for the End of Fishing). Ils encouragent la participation d'un large éventail d'organisations pour développer des projets et des actions en faveur d’une véritable prise en compte des intérêts des animaux aquatiques et d’une réduction des souffrances qui leur sont infligées par les humains. En 2022, 152 actions ont été réalisées par 125 organisations, dans 31 pays.
Ils fournissent également une assistance tout au long de l'année aux organisations partenaires sur ces questions. Cela permet aux organisations du mouvement de protection des animaux d’en apprendre plus sur les poissons, et d’augmenter la considération que ces animaux reçoivent.
Pourquoi nous la recommandons
La Journée mondiale pour la fin de la pêche met l'accent sur les animaux aquatiques, qui représentent un groupe d'animaux très nombreux et souvent négligés dans le mouvement de protection des animaux. Elle bénéficie du soutien de plus de 150 organisations, dont certaines sont très reconnues. La portée internationale permet ainsi de toucher beaucoup de monde.
Les principales incertitudes identifiées concernent la difficulté à évaluer le potentiel d’une action visant à un changement des normes culturelles. Par ailleurs, les professionnels français du secteur avec lesquels nous avons échangé ont affiché un avis mitigé : certains étaient enthousiastes sur ce sujet négligé, mais d’autres avaient plus de mal à constater l’impact de ces efforts en France (l’organisation étant récente, il faut du temps avant de pouvoir constater l’impact culturel).
En revanche, cette Journée mondiale est la seule organisation française à avoir obtenu un soutien d'Animal Charity Evaluators pendant trois années de suite, l’évaluateur ayant observé au niveau international un impact tangible sur la prise en compte des animaux aquatiques dans le mouvement de protection des animaux.
Les Estivales de la question animale
Les Estivales de la question animale sont un événement annuel rassemblant nombre de personnes engagées dans le mouvement francophone de protection des animaux. Il comprend des conférences et des lancements de projets, et offre un espace de formation et de réseautage, permettant aux personnes intéressées pour réduire la souffrance des animaux de se rencontrer, de tisser des liens et de collaborer.
Don déductible des impôts en France 💶 : Oui
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Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
Les Estivales visent à créer un espace de rencontre et d'échange pour les acteurs du mouvement de protection des animaux en France. Elles permettent de favoriser la collaboration entre les différentes organisations et de stimuler le développement de nouveaux projets.
Sans un tel espace, certaines personnes n’auraient pas bénéficié du soutien nécessaire pour s’impliquer, et il aurait été plus difficile de générer des collaborations entre des personnes qui ne se connaissent pas.
Quelles sont ses actions ?
Les Estivales réunissent chaque année des personnes intéressées par la question animale lors d'un événement d’une ou deux semaines. Cet événement offre des conférences, des ateliers et des opportunités de rencontres pour les participants.
De nombreux projets et initiatives du mouvement français de protection des animaux ont été lancés lors de ces Estivales, tels que L214 en 2007 et le Parti Animaliste en 2016. Si elle dispose de plus de financements, l’association souhaite se professionnaliser, notamment pour accueillir davantage de monde et pour accompagner les porteurs de projets (par exemple en mettant en place un incubateur et des ateliers de formation).
Les conférences organisées sont disponibles sur leur chaine Youtube
Pourquoi nous la recommandons
Les membres du mouvement de protection des animaux avec lesquels nous avons échangé reconnaissent l'importance des Estivales en tant que structure fédératrice qui constitue une véritable base pour la communauté. Les Estivales jouent un rôle important dans l'histoire du mouvement en France, et de nombreux projets et initiatives ont été créés lors de ces rencontres.
Certaines incertitudes existent : l’impact est indirect, et donc plus difficile à déterminer, et il n’existe pas de recommandation officielle d’un évaluateur du domaine. Néanmoins, les avis convergents de nombreux professionnels français du secteur semblent indiquer que les Estivales ont eu et continueront à avoir un fort impact.
Risques catastrophiques mondiaux
De par la nature incertaine du travail dans ce domaine, il est difficile d’obtenir des procédures d’évaluation fiables des organisations œuvrant à la réduction de ces risques. Nous proposons cependant une liste d’organisations dont le travail nous semble particulièrement pertinent dans ce domaine, en nous appuyant notamment sur ce rapport de l’organisation Founders Pledge, qui s’inscrit dans la démarche de l’altruisme efficace.
Johns Hopkins Center for Health Security
Le Center for Health Security (CHS) mène des recherches indépendantes sur des problématiques de santé, visant à empêcher et gérer des pandémies et autres risques de grande catastrophe sanitaire.
Don déductible des impôts en France 💶 : Non
Profondeur de l'analyse : Élevée 🔎🔎🔎
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
Le CHS a pour mission de "protéger la santé des personnes contre les épidémies et les catastrophes, et de garantir la résilience des communautés face aux grands défis". Il se concentre sur :
- L'amélioration de la sécurité sanitaire mondiale
- La lutte contre les maladies infectieuses et les pandémies (naturelles, mais également artificielles)
- L’amélioration de la gestion des catastrophes liées à la santé publique
- L'identification et l'analyse des biorisques
- Fournir des recommandations pour l'utilisation responsable des biotechnologies
Quelles sont ses actions ?
Le CHS est multidisciplinaire, réunissant des experts et des chercheurs de divers domaines et les mettant en relation avec des leaders de l'industrie et des décideurs.
Plus précisément, le CHS :
- Étudie les avancées scientifiques et technologiques permettant d’améliorer la prévention et gestion des pandémies et crises de santé publique, via de nouveaux systèmes, organisations, et outils
- Fournit des conseils pour les politiques publiques grâce à une grande variété de projets
- Travaille à former la prochaine génération de décideurs politiques et d'experts en santé publique
- Publie “Health Security”, une revue évaluée par des pairs destinée aux praticiens, décideurs politiques, scientifiques et responsables gouvernementaux
- Organise des programmes éducatifs et des bourses pour les étudiants et les futurs leaders en biosécurité
Vidéo : Clade X Pandemic Exercise Trailer
Pourquoi nous la recommandons
Le CHS est recommandé par l'un de nos évaluateurs de confiance, Founders Pledge, qui a réalisé une évaluation approfondie mettant en évidence que le CHS :
- A développé un excellent bilan en matière de recherches de qualité, d'analyses et de recommandations politiques
- Dispose d'une équipe solide réunissant une expertise en biosciences, médecine, santé publique et sécurité
- Se révèle être une source indépendante de confiance pour le gouvernement américain
Il est également soutenu par l’Organisation Mondiale de la Santé.
Center for Human-Compatible AI
Le CHAI vise à empêcher le développement de l'intelligence artificielle (IA) vers des systèmes potentiellement dangereux sur lesquels nous pourrions perdre tout contrôle. A l'inverse, ils essaient d’obtenir le développement de systèmes sûrs qui agissent dans le sens des intérêts humains, même si ceux-ci deviennent de plus en plus puissants.
Don déductible des impôts en France 💶 : Non
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Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
L'intelligence artificielle (IA) évolue rapidement et pourrait avoir un impact transformateur sur notre société dans les décennies à venir. Si elle est correctement encadrée, l'IA pourrait offrir des effets positifs, pouvant aider à la résolution de problèmes mondiaux complexes. Cependant, l'IA présente également des risques considérables qui pourraient menacer la sécurité et la stabilité de notre société.
Ces risques comprennent la possibilité de malveillance, de biais, d'erreurs, de mauvaise gouvernance, et de mise au chômage de catégories entières de la population. Il existe également une préoccupation croissante concernant des IA avancées, qui pourraient dépasser les capacités humaines et devenir difficiles à contrôler (nous les appellerons ici AGI, ou “intelligence artificielle générale ”). Un panel d’experts majeurs du domaine ont à ce titre signé une tribune disant : “L'atténuation du risque d'extinction lié à l'IA devrait être une priorité mondiale, au même titre que d'autres risques sociétaux tels que les pandémies et les guerres nucléaires.”
Il s’agit d’un sujet complexe : la page sur les risques liés à l’intelligence artificielle fournit plus de détails sur cette question.
Quelles sont ses actions ?
Le CHAI vise à réorienter la recherche en IA vers le développement de systèmes dont on peut être sûrs qu’ils ont un impact positif. Étant donné que la notion de "bien" dépend des intérêts humains, cela implique nécessairement de prendre en compte les sciences sociales en plus de l'IA.
Actuellement, il n'est pas possible d’avoir une formule qui permettrait de représenter fidèlement les valeurs humaines, et qui bénéficierait à l'humanité de manière certaine si elle était codée dans une IA. En clair, toute spécification formelle des valeurs humaines est vouée à comporter des erreurs importantes.
Par conséquent, une grande partie des efforts de recherche du CHAI à ce jour se sont concentrés sur la mise en place et la communication d'un nouveau modèle de développement de l'IA. Dans ce modèle, les systèmes sont incertains quant à leurs objectifs, et doivent demander aux humains pour vérification. Cette façon de formuler les objectifs diffère du modèle standard de l'IA, dans lequel l'objectif du système est supposé être entièrement connu.
Le CHAI travaille également sur divers autres problèmes, notamment les problèmes de sécurité, les méthodes de transparence et d'interprétabilité…
Vidéo : 3 principles for creating safer AI | Stuart Russell
Pourquoi nous la recommandons
Le CHAI a été recommandé par l’évaluateur Founders Pledge, qui a mené des recherches approfondies sur son efficacité. Ils ont publié de nombreux papiers et fortement contribué au champ de la sûreté de l’IA.
Le CHAI a également été soutenu par Longview Philanthropy.
EffiSciences
EffiSciences est une organisation française qui vise à partager des outils et des ressources pour soutenir une démarche de recherche impliquée, visant à résoudre les problèmes majeurs auxquels l'humanité est confrontée. Présente dans le milieu étudiant et académique, elle organise des conférences, des formations et fournit un accompagnement aux personnes qui souhaitent avoir une carrière ayant un fort impact positif.
Don déductible des impôts en France 💶 : Oui
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EffiSciences
EffiSciences est une organisation qui vise à partager des outils et des ressources pour soutenir une démarche de recherche impliquée, visant à résoudre les problèmes auxquels l'humanité est confrontée. Présente dans le milieu étudiant, elle organise des conférences, des formations et fournit un accompagnement à ceux voulant avoir une carrière ayant un fort impact positif.
Sur quel problème l'organisation travaille-t-elle ?
EffiSciences cherche à relever les défis liés aux biorisques, à l'IA et au réchauffement climatique. Elle vise à aligner la pratique scientifique sur les enjeux de notre époque et à encourager les étudiants à s'engager dans des axes de recherche à haut impact.
Comme ils l’expliquent dans leur tribune, publiée dans Le Monde : “Un rapport de Digital Science pointe que seulement 10% de la littérature scientifique mondiale est liée à au moins un des 17 Objectifs de développement durable adoptés par l’ONU. [...] Le système scientifique actuel excelle à produire des connaissances, mais ces dernières sont fragmentaires et souvent déconnectées des besoins de la société. [...]
Pour une part importante d’entre nous, nous avons cependant le pouvoir de décider, au moins en partie, des sujets que nous souhaitons explorer au cours de notre carrière. Cette démarche ouvre la voie de la recherche impliquée :
- Partir de problèmes prioritaires soulevés au sein de la société ;
- Trouver les voies de recherche les plus à même de progresser sur des questions négligées ;
- S’engager directement dans ces voies, ou bien fournir aux spécialistes de ces domaines les connaissances et outils qui leur manquent pour progresser.”
Quelles sont ses actions ?
EffiSciences mène diverses actions :
- Elle propose un pôle Sûreté de l’IA, qui organise des formations intensives, des hackathons et des conférences pour sensibiliser et former les étudiants à l'importance de cette problématique. EffiSciences dispense également des cours et des séminaires dans différentes universités.
- Elle propose un pôle biorisques, visant à lutter contre les pandémies, où sont organisés des séminaires et des actions de sensibilisation dans ce domaine. Elle fournit aux chercheurs et étudiants des projets de recherche visant à combler les manques actuels dans la recherche.
- EffiSciences aborde également le réchauffement climatique, en mettant l'accent sur les problèmes négligés qui ont un fort impact, comme les feux de mines de charbon ou les fuites de méthane.
Enfin, ils fournissent un suivi personnalisé aux étudiants cherchant à orienter leur carrière face aux enjeux actuels.
Pourquoi nous la recommandons
EffiSciences est l'une des rares organisations en France à travailler sur les risques catastrophiques mondiaux, notamment sur les biorisques et la sécurité de l'IA. Ils ont déjà réalisé des actions concrètes telles que des formations, des conférences et des collaborations avec des chercheurs renommés. La Commission Européenne mentionne ici leur travail.
L’essentiel de leur travail porte sur la formation de personnes allant travailler sur des sujets à fort impact - mais ils réalisent d’autres projets, tels que la communication sur la recherche impliquée, et des collaborations pour accompagner d’autres organismes.
Certaines incertitudes sont cependant à signaler : leur impact est plutôt à moyen-terme, et la mesure d’impact présente bien plus d’incertitudes qu’une recommandation de Givewell (en effet, cela dépend de la priorité que vous accordez aux biorisques et aux risques liés à l’IA, et même dans ce cas il est complexe de déterminer la réduction du risque obtenue). Il est à noter que pôle IA présente plus de capacité à absorber des fonds que le pôle biorisques, ce dernier dépendant plus de la capacité à trouver des personnes motivées.
Globalement, EffiSciences s’avère tout de même être une organisation prometteuse.
Cette page reprend des passages traduits du site web de Giving What We Can.